1. Généralités
Le terme même de «tremblement de terre», également appelé séisme, décrit très bien le phénomène naturel qui ébranle subitement un territoire en provoquant des effets dommageables variant selon l'intensité de la secousse et les conditions géologiques locales. À proximité de l'épicentre, il en résulte des effets directs (destructions initiales, par exemple : effondrement d'immeubles et de l'infrastructure) et des effets indirects ou secondaires (p. ex. incendies, glissements de terrain, rupture des conduites d'approvisionnement ou du réseau électrique, inondations, etc.).
Il faut noter que le séisme principal est régulièrement suivi de secousses subséquentes (répliques) qui peuvent survenir après quelques heures, jours ou mois. L'intensité des répliques peut être aussi violente que les secousses initiales. Il s'ensuit des destructions complémentaires souvent considérables qui peuvent provoquer un nombre de victimes élevé si des mesures de protection ne sont pas prises par les autorités politiques et leurs organes d'intervention.
Les vagues sismiques (généralement désignées par leur nom japonais de «tsunamis» ou celui de raz de marée), sont provoquées par des séismes sous-marins importants, des effondrements majeurs au fond des océans ou d'un lac, qui ont souvent pour origine un tremblement de terre ou des éruptions volcaniques. Les vagues ainsi produites se propagent dans toutes les directions à très grande vitesse (plusieurs centaines de km/h). Ces vagues prennent des dimensions considérables (plusieurs dizaines de m de hauteur) lorsqu'elles atteignent des hauts fonds proches du rivage ou dans des baies étroites, et cela même après avoir parcouru plusieurs milliers de km depuis l'épicentre sous-marin.
Il peut résulter de ce fait un danger majeur pour la population et l'infrastructure ces zones côtières exposées à ce type particulier de catastrophe naturelle (p. ex. : complexes hôteliers, installations portuaires, habitations du littoral).
2. Mesures de prévention et de précaution
Du fait que les tremblements de terre sont des phénomènes sur lesquels l'homme n'a pas d'emprise et doivent être considérés comme des événements inéluctables, les effets dommageables ne peuvent être limités que par des mesures de sécurité à long terme, évitant l'effondrement des habitations et de l'infrastructure d'importance vitale (p. ex. : barrages hydrauliques, centrales nucléaires, réservoirs de matières toxiques ou inflammables, réseau électrique ou de télécommunications, ponts, etc.).
Il en va de même que des «tsunamis».
Il est évident que de telles mesures de sécurité seront adaptées aux dangers majeurs auxquels les différentes régions sont exposées. C'est notamment le cas pour les territoires soumis à de fortes tensions tectoniques ou situés sur des failles géologiques, par principe causes principales d'une forte activité sismique (p. ex. : zones situées sur le pourtour de l'océan Pacifique et de la mer Méditerranée).
Il incombe aux autorités des Etats menacés de prescrire des normes de construction assurant une architecture résistante, avec une assise solide et des fondations pourvues d'amortisseurs susceptibles d'atténuer les charges sismiques, ainsi que dotés d'équipements souples et résistant aux tensions horizontales et verticales. Les très récents séismes de Kobe et de Los Angeles ont toutefois démontré qu'une protection absolue n'existe pas.
Dans ce domaine, il faut constater que les Etats qui ont construit des abris de protection civile pour faire face aux conflits armés disposent d'un moyen de précaution supplémentaire pour protéger la population en cas de séisme (plus particulièrement à l'égard de la réplique).
Les mesures de précaution à l'égard des tsunamis ne pourront logiquement consister qu'en la mise en place d'un système d'observation et d'alarme sur les côtes que l'expérience (étude des événements historiques) désigne comme étant exposées à ce type de catastrophe.
3. Mesures d'intervention et de secours
Sur le plan communautaire, les mesures de protection à court terme sont limitées à l'observation permanente de l'activité sismique d'un Etat ou d'une région par un Institut spécialisé disposant d'un réseau fiable de sismographes et fonctionnant comme Centrale d'information et d'alarme dans ce domaine. Il importe de disposer d'experts aptes à analyser le danger potentiel par les méthodes traditionnelles d'observation (comportement des animaux, des sources et de la nappe phréatique) ainsi que les techniques les plus modernes de la géophysique.
Mais du fait que la durée d'un séisme est extrêmement brève (en général moins d'une minute), il est évident que les mesures de protection et de secours sont pratiquement fort limitées. Elles consistent essentiellement dans les règles individuelles de comportement, ainsi que par l'engagement coordonné des formations d'intervention des différents niveaux politiques. La conduite sera assurée par les autorités politiques instituées, assistées par leur état-major de coordination ainsi que d'un chef de l'intervention doté de personnel connaissant les conditions et contraintes inhérentes à ce type de catastrophe. Il importe notamment d'assurer la reconnaissance technique du secteur sinistré par du personnel spécialisé (génie civil) chargé d'identifier les immeubles et les lieux dangereux (éventuellement donner l'alarme chimique ou radioactivité) et de protéger la population sinistrée ainsi que les formations de reconnaissance, de sauvetage, de protection et d'assistance contre les effets secondaires du tremblement de terre et de sa réplique. Le dispositif de catastrophe (engagement) et les structures de conduite seront fixés en conséquence.
4. Principes de comportement de la population
4.1 Lors d'un danger potentiel
- Se conformer aux normes de construction parasismiques, de même qu'aux éventuelles prescriptions concernant l'aménagement du territoire (interdictions ou restrictions de construire);
- S'informer des mesures de protection ponctuelles, plus particulièrement connaître les signaux d'alarme et les modalités d'évacuation (notamment pour le cas de «tsunamis»). Réfléchir au comportement à adopter de cas en cas;
- Disposer en permanence d'un bagage de secours pour la famille, comprenant notamment les papiers d'identité, les documents personnels (certificats médicaux, de vaccination, de groupe sanguin) et les médicaments personnels, ainsi que d'un récepteur radio à batteries et d'une lampe de poche;
- Chaque habitant d'un immeuble devrait connaître l'emplacement des vannes d'adduction d'eau et de gaz, ainsi que du tableau électrique principal, et savoir comment les manipuler;
- Dans une zone menacée, les immeubles et l'infrastructure en général doivent être régulièrement contrôlés afin d'éliminer les objets et matériaux instables susceptibles de s'abattre sur les habitants et les personnes de l'extérieur.
4.2 Pendant un fort séisme
- A l'extérieur, prendre garde aux effondrements d'immeubles et aux chutes de matériaux et d'éléments de l'infrastructure (pylônes, ponts, statuts, etc.);
- A l'intérieur, gagner le plus rapidement possible un endroit sûr (embrasure de porte, table solide, bureau, lit, etc.) et se protéger des chutes d'objets (meubles, lampes, etc.);
- Prendre garde aux secousses subséquentes (répliques);
- En cas de fuite d'eau ou de gaz, fermer rapidement les vannes ; prendre garde aux décombres et matériaux conducteurs d'électricité (si possible, interrompre le courant);
- N'utiliser le téléphone que si une aide est absolument indispensable (éviter de surcharger le réseau);
- Quitter les zones côtières (risque de tsunamis).
4.3 Après le séisme
- Rester calme et chercher s'il y a des blessés dans les environs (si possible leur porter secours);
- Ecouter la radio, mais ne pas se servir inutilement du téléphone;
- Détecter les éventuels foyers d'incendie dans l'immeuble et tenter de les éteindre (appeler le service du feu);
- Prendre les mesures de sécurité à l'égard des objets ou parties d'immeubles présentant un danger. A l'extérieur, prendre garde aux chutes de matériaux et se tenir éloigné des murs;
- Se préparer à de nouvelles secousses et protéger les blessés et personnes handicapées. Collaborer avec les organes officiels de sauvetage et les services d'assistance aux sans-abri.
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